Guillaume Dasquié - Libération

Publié le par Guillaume Dasquié

  
 
Mercredi 13 Juillet 2005
 
 
EVENEMENT
Terrorisme Guillaume Dasquié, spécialiste en terrorisme, analyse le passage à l'acte des jeunes musulmans :
 
«Seuls les salafistes leur tendent la main»
 
Guillaume Dasquié est spécialiste du terrorisme et directeur de recherches à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Il vient de publier Al-Qaeda vaincra (Privé-Flammarion).
L'Europe pourrait être pour la première fois confrontée à des bombes humaines. Qu'en pensez-vous ?
L'attentat-suicide est inscrit dans l'histoire de l'islamisme violent. Aujourd'hui, que des jeunes vivant en Europe occidentale et se réclamant de cet islamisme adoptent ce type de démarche n'aurait rien de surprenant. Ces dernières années, on a vu le ressentiment exprimé dans certains quartiers des villes européennes instrumentalisé par des imams salafistes. Exactement comme ils le font dans des villes d'Arabie Saoudite, du Koweit, du Yémen. Ils convainquent leurs jeunes disciples que le seul salut vient de ce type d'opposition sacrificielle. Les mêmes recettes d'endoctrinement marchent des deux côtés de la Méditerranée.
Comment peut-on concevoir matériellement de tels attentats en Europe ?
Après huit mois de formation militaire dans un camp islamiste en Afghanistan, un type est capable de concevoir un explosif en Europe avec des matériaux disponibles dans le commerce. Ce n'est pas difficile de trouver des candidats à l'action. Le plus dur, c'est de recruter des gens capables de maîtriser tout le savoir technologique. Les enquêteurs cherchent toujours du côté des étudiants en technologie et en informatique.
Comment croyez-vous que fonctionne Al-Qaeda ?
Le modèle d'Al-Qaeda n'est rien d'autre que la base de fonctionnement de la confédération des tribus bédouines. C'est la force d'Al-Qaeda, la volonté permanente de réunir des gens par leurs liens familiaux, amicaux, leur origine géographique, n'importe où dans le monde. Ce modèle est dangereux, car il est transposable en Europe dans les communautés musulmanes.
Quel peut être le rôle du conflit irakien dans la motivation de ces jeunes?
Il suffit de regarder comment l'histoire du Golfe est enseignée dans les universités islamiques par lesquelles passent les jeunes Européens qui rejoignent les salafistes. Les imams leur expliquent qu'en 1958 c'est la Grande-Bretagne qui, la première, eut l'idée de rattacher le Koweit à l'Irak et d'en faire une province irakienne. Leur but est de souligner le caractère particulièrement injuste, selon eux, des deux guerres du Golfe et de démontrer que les puissances occidentales prolongent de nos jours encore leurs postures de colonisateurs. Dans cette rhétorique, la présence américaine en Irak est du pain bénit.
Que pensez-vous du fait que les terroristes de Londres pourraient être de nationalité britannique ?
Aujourd'hui, dans les banlieues marseillaises, parisiennes ou londoniennes, on assiste au même phénomène que dans des villes comme Médine ou Tanger, avec des gens qui ont fait des études et qui se sentent dans une situation de domination insupportable. On découvre que les exécutants dans les attentats-suicides sont des gens cultivés et politisés. C'est la question centrale à se poser bien avant les mesures policières : pourquoi des jeunes qui ont fait des études ne peuvent exprimer leur révolte que violemment sinon parce qu'ils se sentent, à tort ou à raison, dans une situation de servage ? Les seuls à leur tendre la main sont les barbus.
Ils n'ont pas peur de la mort ?
Le mélange de radicalisation contre la société occidentale et la rencontre avec un imam salafiste est une condition première, mais pas suffisante. Il faut d'autres critères sociaux pour passer à l'acte. Ils ont 20 ans et le sentiment d'avoir une grande conscience politique. Ils en viennent à considérer que la révolution par les armes peut se traduire par un acte suicidaire. On a face à soi des gamins malheureux. Personne ne s'occupe d'eux. Les salafistes sont les seuls à les prendre par la main. Ils reçoivent une éducation complètement obscurantiste, mais ils ont l'impression qu'on les prend en considération. Jusqu'à présent, on ne traite ce problème que par des procédures policières. C'est un sujet qui ne peut se régler que politiquement.
 
DURAND Jacky
 
 

Samedi 12 Juillet 2003
 
 
ECONOMIE
 
Ces sociétés qui travaillent dans le secret

Elles mettent les techniques de l'espionnage au service des entreprises.
 
Leur métier n'a pas de nom. Disons qu'ils font de l'«intelligence économique». Ce sont en réalité des «privés» du renseignement qui travaillent comme les grands services d'espionnage mais pour le compte de leurs clients. Publics ou privés. Discrètement, mais «dans un cadre éthique que nous nous sommes imposés», assure Olivier Darasson, à la tête de l'une des sociétés françaises les plus secrètes du secteur, la Compagnie européenne d'intelligence stratégique (Ceis).Flou. L'intelligence économique reste une activité aux contours très flous. Pour Guillaume Dasquié, auteur des Nouveaux pouvoirs (1), il s'agit essentiellement de «conseil stratégique et concurrentiel, de gestion des risques, d'influence et de veille technologique». Plusieurs dizaines d'entreprises (Géos, Eurodécision, etc.) tentent de prospérer dans un secteur où beaucoup d'anciens militaires se sont reconvertis. Des cabinets de consultants, de lobbying ou même d'avocats sont également présents sur un marché qu'Olivier Darasson estime pourtant limité à 150 millions d'euros en France.«Je suis un serviteur de l'Etat», explique cet ancien préfet, un temps député UDF. «Notre créneau, poursuit-il, ce sont les grandes entreprises de souveraineté, c'est-à-dire la défense, l'énergie, les nouvelles technologies, la banque ou les transports. Nous ne travaillons que pour des entreprises françaises ou européennes. Et jamais en cas de concurrence franco-française.» Battu aux législatives de 1997, Darasson constate «la carence de l'Etat en matière d'intelligence économique». En 1997, pour créer la Ceis (capital : 152 000 euros), il hypothèque tous ses biens et convainc «dix copains industriels» de mettre la main au portefeuille. Le chiffre d'affaires s'élève aujourd'hui à plus de trois millions d'euros, assure Olivier Darasson. «Notre métier, c'est la maîtrise de l'information utile pour la stratégie des entreprises», explique cet ancien du cabinet de François Léotard à La Défense. «Recherche humaine et logicielle de l'info, analyse, conseil, action par influence ou contre-influ ence, protection.» Un espion y retrouverait ses petits.Contrôle. D'ailleurs, les spécialistes de la DPSD (Direction de la protection et de la sécurité de la défense) sont venus contrôler les bureaux et les chambres fortes de l'entreprise, pour s'assurer que des affaires «secret défense» peuvent s'y traiter. «Nous voyons régulièrement les services, DST ou DGSE, indique un cadre de Ceis. Nous les informons, mais nous ne demandons rien en échange.» Ce qui n'exclut pas les retours d'ascenseur.La Ceis ne parle pas de ses clients. C'est secret, forcément. Surtout lorsqu'il s'agit d'«intrusion». La direction d'une grande entreprise souhaitait vérifier ses systèmes de protection : «On a introduit quelqu'un de chez nous au siège social pendant deux jours et deux nuits. Et on a même piqué les plans stratégiques du comité de direction», explique un cadre. Résultat : l'entreprise a revu sa sécurité de fond en comble... avec l'aide de Ceis. Parfois, c'est encore plus simple : «Il suffit d'envoyer un faux étudiant chez un cadre sup sous prétexte d'un travail universitaire. En général, les gars ne vérifient rien et parlent librement...» Experts. Comme dans les grands services de renseignements, le quotidien est surtout fait d'exploitation d'informations «ouvertes». «Elles nous permettent d'accéder au "point dur" d'une cible», explique-t-on chez Ceis. C'est-à-dire aux données vraiment confidentielles. En plus de la vingtaine de salariés permanents, la Ceis emploie six «consultants seniors», dont un ancien chef d'état-major. Sans compter les experts, par exemple en armes biologiques pour un récent rapport. Pour 15 à 20 % de ses activités, la Ceis travaille sur des contrats publics. Elle a par exemple rédigé un rapport sur le système américain d'écoutes Echelon pour le compte de la Commission européenne et prépare un plan de réorganisation du ministère français de la Défense....(1) Guillaume Dasquié, les Nouveaux pouvoirs. Flammarion. 20 euros.
 
MERCHET Jean-Dominique
 
 
 
 
Mercredi 9 Avril 2003
 
 
MEDIAS
 
«Minotaure» trimestriel fusionnel
 
Le journal de Guillaume Dasquié, rédacteur en chef de la newsletter Intelligence Online, se veut «trans». On y traite aussi bien de stratégie, de sociologie, d'art, de gastronomie que de philosophie. Autour d'une unité graphique et d'une charte photographique irréprochables, quatre grands dossiers prévus à chaque saison. Pour le printemps, citons le point, on ne peut plus d'actualité, sur la fin de la guerre à l'ancienne. Ou encore une passionnante plongée dans le monde tant littéraire que mathématique des idiots. Côté musique, on aborde le genre fusion. Comme un manifeste pour le magazine.
 
 
 
 

 
Mercredi 12 Juin 2002
 
 
REBONDS
Livre. Dans une enquête modèle, deux journalistes réfutent la thèse de Thierry Meyssan niant les attentats du 11 septembre.
 
Un antidote à l'imposture
 
Ce livre est un antidote. Il faut donc le prescrire d'urgence, car le mal est là. Un ouvrage, l'Effroyable Imposture de Thierry Meyssan, vient en effet de connaître un grand succès de librairie (200 000 exemplaires vendus) sur la base d'une thèse extravagante : aucun avion n'est tombé sur le Pentagone le 11 septembre 2001 et les attentats sont le fruit d'un complot d'une partie du pouvoir américain.
S'inspirant de Voltaire («Un livre vous déplaît-il, réfutez-le») deux journalistes se sont associés pour contredire Thierry Meyssan, l'animateur du réseau... Voltaire. Ils ont toutes les qualités pour le faire : Guillaume Dasquié est rédacteur en chef d'une lettre d'information Intelligence Online, spécialisée dans les services secrets et auteur d'un récent Ben Laden, la vérité interdite (1). Jean Guisnel, journaliste au Point, est un expert du monde du renseignement et des affaires militaires. Ils signent ensemble l'Effroyable Mensonge, le second publie également la Citadelle endormie (2), une formidable enquête sur la «faillite de l'espionnage américain».
Leur collaboration a été fructueuse. D'abord avec la réfutation du livre de Meyssan. Quelques pages suffisent pour démonter la «thèse fantaisiste», développée dans l'Effroyable Imposture. «Des éléments, des indices, une information quelconque à défaut de preuve ? Rien, absolument rien. Des impressions, des fantasmes, des élucubrations.» Un avion est bien tombé sur le Pentagone : les auteurs citent des témoins oculaires, comme ce John O'Keefe qui, depuis sa voiture, a vu le Boeing s'écraser sur le bâtiment. Quant à l'absence de débris et à la taille du trou provoqué par l'avion dans le Pentagone, Dasquié et Guisnel sont allés interroger des experts en catastrophes aériennes. L'explication est simple : elle tient à l'angle avec lequel le Boeing a percuté le béton. Aucun mystère là-dessous, les amateurs de la série X-Files en seront pour leurs frais.
Dans ce qui restera comme un modèle d'enquête, Dasquié et Guisnel sont ensuite parvenus à dépister le «fameux réseau d'experts» sur lequel Meyssan explique s'être appuyé. On y trouve Pierre-Henri Bunel, l'officier condamné pour espionnage au profit des Serbes, Hubert Marty-Vrayance, un commissaire des Renseignements généraux en activité, Stéphane Jah, animateur d'un site Internet dgse.org (qui n'a rien à voir avec la DGSE, les services secrets français) et Emmanuel Ratier, un extrémiste de droite obsédé par le «complot judéo-maçonnique». Avec un «inspirateur» en arrière-plan, l'Américain Lyndon LaRouche «ancien trotskiste ayant rejoint la droite la plus extrême, mégalomane et conspirationniste acharné», représenté en France par Jacques Cheminade et le Parti ouvrier européen.
L'enquête serrée vire au pamphlet lorsque Dasquié et Guisnel s'en prennent à tous ces «négationnistes», partisans de la «théorie du complot», superbement représentés par Meyssan : «Une partie des Français adore ces hurluberlus venant leur dire qu'on leur cache la vérité.» Il n'y a pas que les Français. Dédouanant Ben Laden, Thierry Meyssan a été officiellement adoubé par la Ligue arabe qui l'a reçu le 8 avril à Abou Dhabi.
(1) Avec Jean-Claude Brisard, nouvelle édition en poche, collection Folio, 4, 75 euros.
(2) Fayard, 19 euros.
 
 

Mercredi 14 Novembre 2001
 
 
EVENEMENT
Selon deux experts français du renseignement, Bush a négocié avec Kaboul jusqu'en juillet. Pétrole oblige.
 
«Le FBI a bloqué l'enquête sur Al-Qaeda»
 
Le livre Ben Laden, la vérité interdite (éditions Denoël), qui sort aujourd'hui en librairie, détaille les réticences du département d'Etat américain à se mettre à dos le régime afghan, les négociations de l'administration Bush et des pétroliers texans avec des représentants des talibans de février à août 2001, et les soutiens financiers à Oussama ben Laden venus d'Arabie Saoudite. Une enquête écrite dans l'urgence dont les deux auteurs gravitent dans les milieux du renseignement. Jean-Charles Brisard, 33 ans, spécialiste privé du renseignement économique qui a travaillé chez Vivendi, a élaboré en 1997 un «Rapport sur l'environnement économique d'Oussama ben Laden» pour la Direction de la surveillance du territoire (DST) française. Son coauteur, Guillaume Dasquié, 35 ans est le rédacteur en chef de la lettre spécialisée Intelligence Online.
Pourquoi l'administration Bush avait-elle décidé de négocier avec les talibans?
Guillaume Dasquié. Pour les grands pétroliers américains proches de Bush, (arrivé au pouvoir le 25 janvier 2001), il était impératif de négocier avec les talibans pour des raisons de sécurité énergétique en Asie centrale. Le Kazakhstan, aujourd'hui, c'est le «new Koweït», quasiment une annexe du Texas. Mais les pipelines sont contrôlés par les Russes. La seule solution pour les Américains qui ont un projet de pipeline, c'est de passer par l'Afghanistan. En février 2001, les talibans se déclarent prêts à négocier avec les Etats-Unis et à étudier l'extradition de Ben Laden, en échange d'une reconnaissance internationale. Bush reprend alors les discussions commencées sous Clinton, puis rompues. Des rencontres sont organisées à Washington par Laïla Helms, sorte de Mata Hari entre Kaboul et Washington, et nièce de Richard Helms, ancien directeur de la CIA. En avril 2001, ces négociations montent en puissance. Il y a des réunions discrètes à Berlin sous l'autorité du représentant du secrétaire général de l'ONU, Francesc Vendrell, parfois en présence directe des talibans, et de l'Alliance du Nord aussi. Le but est de créer avec les talibans et d'autres entités un Etat afghan plus acceptable sur le plan international, et d'obtenir l'extradition de Ben Laden. Au département d'Etat, ces pourparlers sont menés par la directrice du bureau des affaires asiatiques, Christina Rocca, ex-responsable des relations avec les guérillas islamistes à la CIA, qui a rencontré l'ambassadeur des talibans à Islamabad le 2 août 2001. Jusqu'au dernier moment, les Etats-Unis négocient avec les talibans, et veulent les maintenir au pouvoir, en leur demandant de lâcher Ben Laden, sans réaliser que celui-ci est devenu l'un des maîtres de l'Afghanistan, celui qui a vraiment fait le pouvoir du mollah Omar. Le département d'Etat et le Conseil de sécurité de l'ONU sont tous deux irresponsables. Le premier parce qu'il fait l'impasse sur le réel pouvoir de Ben Laden. L'ONU parce que son représentant Francesc Vendrell négocie avec le roi d'Afghanistan en exil, Zaher Shah, à Rome, dès le 16 mai 2001, en lui proposant de prendre le pouvoir à Kaboul, ce qui revient à évincer les talibans. On leur donne toutes les bonnes raisons de se radicaliser et de cesser toutes négociations. L'histoire de l'attentat, c'est l'histoire de ces relations-là entre février 2001 et le 11 septembre 2001.
Pensez-vous vraiment que les attentats soient la conséquence de l'échec de ces négociations?
G. D. Oui. Je le pense. Il y a eu une grosse faute diplomatique de l'administration Bush. Une option militaire contre l'Afghanistan a même été envisagée de façon sérieuse, avant les attentats, et formulée par le Conseil national de sécurité. Au cours d'une réunion en juin 2001 entre sa directrice, Condoleezza Rice, qui a siégé pendant neuf ans au conseil d'administration du pétrolier Chevron, et le représentant de l'ONU Francesc Vendrell, pour discuter du sort de l'Afghanistan, la logique de sécurité énergétique a glissé vers une logique militaire. A partir de là, l'administration républicaine décide de mettre en place une alternative «vous aurez un tapis en or ou un tapis de bombes», menace qui a été rapportée aux Pakistanais.
Pourquoi O'Neill, numéro deux du FBI à New York et ex-coordinateur de la lutte antiterroriste, chargé des enquêtes sur Al-Qaeda, claque-t-il la porte du FBI cet été?
Jean-Claude Brisard. John O'Neill, que j'ai rencontré, m'a révélé que l'obstacle principal aux enquêtes américaines sur ces réseaux, c'est précisément l'Arabie Saoudite et le pétrole. On retrouve dans les organisations caritatives qui financent Oussama ben Laden des membres de la famille royale. Les quatre ou cinq familles saoudiennes qui le soutiennent représentent 15 % du PIB. Ce que Ben Laden a pu recevoir sur dix ans à la fois des Saoudiens et de sa propre famille par le biais d'organisations caritatives représente entre 50 et 100 millions de dollars. Au moins six membres de sa famille ont aidé ses réseaux. Le principal financier d'Al-Qaeda, Khalid ben Mafouz, est le premier banquier d'Arabie Saoudite et de surcroît le beau-frère de Ben Laden. Selon John O'Neill, le département d'Etat a préféré préserver ses intérêts, et la direction du FBI a bloqué ses enquêtes. Notamment sur l'attentat au Yémen contre le destroyer USS Cole (dix-sept morts) le 17 octobre 2000. Face à une administration insensible à ses arguments sur le rôle majeur de l'Arabie Saoudite dans l'expansion des réseaux de Ben Laden, John O'Neill, dépité, démissionne du FBI en août 2001. Il devient directeur de la sécurité du World Trade Center. Le 11 septembre, il se trouve dans la tour, parmi les victimes.
Avant d'être l'ennemi public numéro 1 des Américains, Ben Laden a été selon vous celui des Libyens.
G. D. et J. -C. B. Le premier mandat d'arrêt international contre Ben Laden a été lancé, non pas par les Américains, mais par la justice libyenne pour meurtre et détention illégale d'armes à feu le 16 mars 1998, et validé un mois plus tard par Interpol. Ben Laden y avait tué avec ses hommes, le 10 mars 1994, un officier de renseignements allemand et safemme. Au moment où Tripoli le recherche officiellement, Ben Laden vient pourtant de lancer sa fatwa contre les Américains qui disposent déjà de sérieux indices contre lui dans les attentats ayant visé, en 1996, leurs installations en Arabie Saoudite. Depuis son arrivée au Soudan en 1991, Ben Laden cherchait un sanctuaire où s'installer et il avait jeté son dévolu sur la Libye de Kadhafi, un Etat arabe, sunnite et, de plus, au ban des nations. Epaulé par ses «Afghans-Libyens» du groupe Al-Muqatila, Ben Laden essayait de déstabiliser Tripoli et de favoriser l'émergence d'un pouvoir islamiste.
 
TOURANCHEAU Patricia

 
 
 

Publié dans guillaumedasquie.afp

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